Dans cet article, je souhaite dans un premier temps vous définir ces deux thérapies plus en détail avant de vous expliquer leur lien.
La Sophrologie
En 1960, le neuro-psychiatre Alfonso Caycedo crée la Sophrologie. À cette époque, les patients en psychiatrie sont soumis à des techniques violentes comme l'électroconvulsivothérapie. Avant de lancer cette nouvelle approche, Caycedo s'inspire des travaux de médecins et psychologues tels qu'Émile Coué, Milton Erickson, Johannes Heinrich Schultz et Sigmund Freud. Il découvre l'Hypnose thérapeutique, la Méthode Coué, qui se base sur l'Autosuggestion, et l'Auto-hypnose, qui se réalise par un auto-entraînement personnel.
À ces techniques, il ajoute ses recherches et ses apprentissages acquis lors de ses voyages : le Zen et le Yoga. Il s'inspire de ces pratiques pour définir des exercices appelés relaxation dynamique. Ceux-ci se basent sur les mouvements du Yoga, du Zen et sur l'autosuggestion. Puis, il définit des « sophronisations » : un état proche de l'Hypnose, où le patient entend et le cerveau imagine. En état sophroliminal, le cerveau ne fait pas la différence entre le réel et la visualisation. Si le patient pratique régulièrement ces exercices, des résultats apparaissent.
Caycedo a continué d’approfondir sa création. Il a cherché à comprendre le psychisme de chaque individu et a découvert que le corps et le psychisme sont liés. Grâce à sa méthode, il a pu entrer de plus en plus profondément en chaque personne afin de provoquer de véritables prises de conscience. Chaque séance, chaque exercice pratiqué, est lié à une intention qui définit ce que nous souhaitons atteindre.
Par exemple : évacuer le stress, instaurer le calme, ou encore gérer la douleur.
Ces intentions favorisent l'autosuggestion, la connexion à notre psychisme et à notre corps.
Par exemple : comment se matérialise le stress dans mon corps ?
Ces intentions sont également mises en mouvement par l'inspiration du Yoga au cours des exercices. L'Autosuggestion s'associe alors au Yoga et, par l'auto-entraînement, cette intention s'ancre dans le mental et le corps du patient. Nous retrouvons aussi ces éléments en état sophroliminal, qui est plus inspiré du Zen et de la méditation. Le sophronisé est plongé dans un état de veille proche du sommeil. Des messages positifs, de l'autosuggestion et des visualisations sont proposés. Cela permet un ancrage dans l’inconscient de ces messages et de ces images où l’on peut se projeter : zen, calme, en train de réussir son projet...
La Sophrologie a donc une approche holistique qui prend en compte l’individu dans sa globalité : physique, mentale et émotionnelle.
Les 4 principes de la Sophrologie selon A. Caycedo
Le Schéma Corporel comme Réalité Vécue
Ce principe repose sur la perception et la conscience de son propre corps. Il s'agit de développer une meilleure connaissance et une meilleure maîtrise de son schéma corporel pour améliorer la relation avec soi-même et son environnement.
Le Principe d'Action Positive
La Sophrologie met l'accent sur les éléments positifs de l'existence et sur les expériences positives. En renforçant ces aspects, on favorise l'équilibre et le bien-être global. L'idée est que toute action positive dirigée vers le corps ou l'esprit a une répercussion positive sur l'être entier.
Le Principe de Réalité Objective
Ce principe consiste à observer et accepter la réalité telle qu'elle est, sans jugement ni déformation. Il s'agit de développer une attitude de pleine conscience et d'accueil face aux expériences vécues, ce qui permet d'agir de manière plus adaptée et sereine dans la vie quotidienne.
L'Adaptabilité
La Sophrologie s'adapte à chaque individu et à chaque situation. Les exercices et les techniques sont modulés en fonction des besoins, des capacités et des objectifs de chaque personne. Cette flexibilité permet de personnaliser la pratique et de maximiser les bénéfices.
L’Étiothérapie
L'Etiothérapie a été développée par le Dr Patrick Latour en 1998. Initialement médecin dentiste, il s'est formé en Ostéopathie, en Médecine Traditionnelle Chinoise et à l'Auriculomédecine du Dr Nogier, entre autres. Il s'est également formé à l'Etiomédecine du Dr Brinette, avec qui il a travaillé durant de nombreuses années.
Le Dr Latour a élaboré l’Etiothérapie en intégrant des principes de la Médecine Traditionnelle Chinoise, de l'Auriculomédecine (Somatotopie de l’oreille), de la biologie totale, en ajoutant la dimension de l'Energologie de Gilles Gueguen, et en s'inspirant des travaux du philosophe et épistémologue Stéphane Lupasco (Les Trois Matières, La Logique Dynamique du Contradictoire). Stéphane Lupasco est connu pour sa théorie de la logique dynamique du contradictoire, qui postule que toute réalité est constituée d'éléments contradictoires en interaction constante.
Le Dr Latour a intégré la notion des trois matières constituantes du corps vivant et a appliqué les travaux de Lupasco pour comprendre comment les conflits émotionnels et psychiques internes pouvaient influencer la santé physique. Son intention était de comprendre les causes profondes de pathologies en tenant compte des dimensions émotionnelles, psychiques et environnementales des patients.
Le Dr Latour a ainsi mis au point une approche thérapeutique visant à identifier et à libérer les blocages énergétiques et émotionnels pour rétablir l’harmonie et l’équilibre global de l’individu. En intégrant ces diverses influences, l’Etiothérapie propose une vision holistique de la santé, où le corps, le biologique et l'esprit sont considérés comme profondément interconnectés.
Fondements
Recherche de l’origine
L’Etiothérapie a pour fondement de rechercher l’origine (« Etio ») d’une pathologie ou d’un mal-être profond, souvent liée à des émotions refoulées, des traumatismes passés ou des conflits psychiques non résolus.
Fondements Multi-pratiques
L'influence de différentes thérapies et philosophies comme la Medecine Traditionnelle Chinoise, Auriculomedecine et de l'Etiomedecine, et se basant sur les études de S Lapusco, J-E Charon, B Lipton, A Lumière, M Planck et tant d'autres.
Approche holistique
Le thérapeute considère l’individu dans sa globalité : physique, mentale et émotionnelle.
Relation thérapeutique
La relation entre le thérapeute et le patient est centrale en Etiothérapie. Le thérapeute doit créer un espace de confiance et de sécurité, permettant au patient d’explorer en profondeur ses émotions et ses expériences. La qualité de cette relation favorise l’émergence des causes profondes des troubles.
En pratique
Le thérapeute va utiliser le pouls, utilisé en Auriculomédecine et en Médecine Traditionnelle Chinoise, de son patient et pourra, à l’aide de tables de déductions et des points émotionnels de l’oreille, objectiver les éléments, les contradictions qui sont rencontrés. Pour ce faire, le patient est allongé sur une table de soin. L’objectivation permettra de faire prendre conscience au patient de certains traumatismes non digérés par le corps et favorisera leurs acceptations et la remise en mouvement des énergies.
Complémentarité des pratiques
Nous pourrions croire que ces pratiques n’ont pas beaucoup en commun. L’une se base sur l’hypnose, la répétition, l’autosuggestion et des exercices plus ou moins dynamiques inspirés du Yoga, l’autre sur l’Energologie, l'Etiomedecine et le pouls du Dr Nogier.
Pourtant, les deux ont beaucoup en commun. Leurs intentions est de lever des blocages souvent inconscients chez les personnes, par des pratiques différentes. Nous pouvons également les classer dans la catégorie des thérapies brèves (un protocole de Sophrologie étant entre 8 et 12 séances et en Etiothérapie allant d’une séance unique à quelques séances par an).
La conscientisation des éléments, la prise en charge globale de l’individu et son action positive sont les clés de ces deux pratiques.
Et la complémentarité est forte, car si la Sophrologie peut mettre en évidence et faire prendre conscience de blocages jusque-là non conscientisés par la personne, l’Etiothérapie va compléter l’action en permettant au corps de digérer cette information, parfois lourde pour la personne.
Il arrive souvent que les prises de conscience en Sophrologie soient fortes, voire violentes, pouvant aller jusqu’à mettre les personnes en décompensation émotionnelle. Cela engendre des doutes, des peurs, des colères, une profonde remise en question.
Dans ce type de cas, le thérapeute peut se retrouver rapidement dépassé.
Au cours de ma pratique, cela m’est arrivé. Lors d’une séance, une sophronisée s’est effondrée. Elle a conscientisé des problématiques profondes, et son corps n’a pas su gérer : elle s’est effondrée en larme, s’est mise à trembler, c’était trop lourd pour elle. Et ce sont dans ces moments-là, que le soin d’Etiothérapie peut être bénéfique après une séance de Sophrologie.
La séance de Sophrologie a mis en évidence une énergie immobilisée dans le corps et la conscientisation lui permets ainsi de s’exprimer.
L’Etiothérapie va permettre d’objectiver d’une part les contradictions profondes liées à cette souffrance, d’autre part les énergies bloquées et va permettre la remise en mouvement dans le corps.
Le corps va ainsi se rééquilibrer au niveau psycho-corporelle.
C’est ici toute la force de ma pratique : vous permettre d’aller de la prise de conscience jusqu’à l’acceptation dans le corps.
Réferences :
1- Origine de l’Etiothérapie – www.etiotherapie.com et P.Latour et J Delafond "Traité d'Etiotherapie, La puissance de nos mémoires" Ed. Dangles
2- Origine de la Sophrologie - https://www.chambre-syndicale-sophrologie.fr/histoire-sophrologie/ et https://alfonsocaycedo.com/biographie/
Comments